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Du lange au linceul
À paraître le 10 octobre 2025 : Sept nouvelles écrites en sept jours comme pour exorciser les fantômes d’une époque et affronter la vacuité de nos vie. (Tentative) d’explication de texte par son auteur, Jean-Michel Pinon.

Dire deux mots ? Purée ! J’ai l’impression d’être convoqué à la barre, sommé de me justifier d’un crime littéraire qui, quoique je dise, me mènera à l’échafaud.
Les premiers textes de cet ouvrage remontent à 2001. J’étais alors hanté par l’ombre imposante d’Émile Zola. Je rêvais d’une crépusculaire fresque sociale version XXIᵉ siècle : les Rougon-Macquart revisités façon Kevin & Brenda. Mais le résultat n’était guère convaincant. J’imitais mes maîtres comme un apprenti musicien rejoue maladroitement les morceaux de ses idoles. De ce curieux brouet de références mal assimilées naissaient des rencontres improbables : Zola voisinant avec Maupassant, croisant Camus, s’encanaillant avec le marquis de Sade, flirtant avec Virginie Despentes, Eric Cantona (THE King) ou Murakami.
À mon grand étonnement, et pour le plus grand désappointement de mon ego, j’ai dû admettre – sous peine de sombrer dans « l’alité-rature » – que je n’avais pas les moyens intellectuels ni le talent de mes ambitions. Et puis, à quoi bon rêver d’un pavé naturaliste quand le lecteur contemporain décroche après trois lignes, et que sa capacité d’attention ne dépasse pas quelques secondes à la lecture d’une vidéo sur TikTok ?
Alors j’ai pris une décision radicale : couper le cordon. Cesser d’imiter, trouver mon flow. Réduire le tout à l’essentiel. Sept nouvelles, écrites en sept jours, comme un exorcisme. Et advienne que pourra.
J’ai d’abord sacrément élagué, taillé à la hache comme un jardinier dément, enlevé les chapitres intermédiaires, les phrases de trente lignes orphelines de virgules. Direction la déchèterie. Puis j’ai pris le scalpel pour faire couler la sève et donner au peu qu’il restait une forme cohérente.
Le plus étrange est que le livre s’est imposé de lui-même. Chaque texte peut se lire de façon autonome, mais l’ensemble forme une sorte de roman express. J’ai pensé aux Bérurier Noir, qui définissent leur discographie comme un « conte cruel de la jeunesse ». Du lange au linceul m’a semblé dicter sa propre loi en m’intimant de dresser un autre un conte cruel, celui de nos vies occidentales. Un riff de guitare, tranchant, comme dans les morceaux punks de deux minutes trente.
Pour alléger la noirceur, j’ai glissé du grotesque. Pour éviter le plomb, j’ai cherché la simplicité du « roman de gare ». Car si le fond reste brutal, je voulais que la lecture soit facile. Je me suis bien amusé en l’écrivant. Et j’espère que vous vous amuserez encore davantage en le lisant.
Car au fond, la violence de nos existences n’a rien de tragique. Plus elles sont absurdes, plus elles nous libèrent. L’absurdité du monde nous pousse à l’audace, à réaliser nos rêves, à rire malgré tout. Du lange au linceul se veut donc moins une descente aux enfers qu’une invitation au bonheur. Une ode paradoxale, où la noirceur n’existe que pour faire jaillir la lumière.
J’espère que vous vous fendrez bien la poire.
Réservez dès à présent votre exemplaire :

Titre : Du lange au linceul
Auteur : Jean-Michel Pinon
Couverture : Axelle Reboux | www.axellereboux.com
Éditeur : Aranea Éditions
Distribution : Hachette
Format : papier & numérique (epub, mobi, pdf)
ISBN : en cours
Date de parution officielle : 10 octobre 2025
Prix public : NC
184 pages – 127×178 – Broché
Genre : recueil de nouvelles – Littérature contemporaine
Parution officielle : 10 octobre 2025