Cronicortan – Livre 1

Commande de l’O.N.G. O-Vide, le ‘’Cronicortan’’ se compose de six livres. Chaque livre romance une partie du contenu des ‘’Miatec’’ avec la volonté affichée de vulgariser les concepts étrangers à notre entendement transmis par une intelligence extraverselle. L’écriture du livre 1 fruit de la collaboration de deux écrivains a débuté avec Tom Fant devenu moine en milieu d’ouvrage suite aux effets des ‘’Miatec’’ sur son esprit trop vaste, pour se terminer avec Cof actuellement concentré sur le livre 2. En annexe du livre 1 figurent plusieurs citations des ‘’Miatec’’ qui bouleversèrent l’existence de Tom Fant qui conclut : « Poussé par les Miatec dans un nouveau Laps, je n’étais plus le même, rien de l’ancien n’avait pu me retenir ; je ne sais d’ailleurs plus qui j’ai bien pu être ». 

« Neurasthénie de la vache orbitale » livre 1, ambiance techno pastorale époque à laquelle Gilbert Salvador en Distance 4, point-étape 2067, invente la main bionique plug and play.  Sa production industrielle permis de calmer des centaines de milliers de vaches laitières dépressives voguant en orbite dans des fermes-étables satélisées.                                                                                                   

L’idée lui était venue après le retour de la seule partie retrouvée de sa femme, sa main droite arrachée au niveau du poignet. Conserver le souvenir haptique de Fabienne en parvenant à animer cette main semblait maintenir l’inventeur à une courte distance du suicide.                                                                                                                    Il y eu ce soir particulièrement plus noir où le gars bourré au désespoir avoue à l’oreille de son cyberbar vouloir retrouver les plaisirs indescriptibles que lui procurait Mia, une inorganique alien devenue sa maitresse au travers du corps de sa femme de son sexe, de sa bouche et conséquemment de cette main.

«Voici le point où la physique postcausale confirme |l’irréalité du temps, la distance devient polyverselle ». Miatec 1.1               

Vouloir chroniquer sur les ‘’Miatec’’ demande de l’adresse. Pour y parvenir le premier auteur substitue la Distance au temps, les Point-étapes aux dates, le second les Parcours aux durées. Confrontés à l’inexistence du temps présenté comme illusion anthropique dans les premiers messages, ils abandonnent  les chronologies pour nous projeter dans l’entrelacs polyversel.

Cof reprend les travaux inachevés de Fant choisit la liberté stylistique de la chronique croque les « Miatec » en rapporteur factuel pour offrir sur l’autel postcausal des êtres singuliers plus vrais que nature en prise avec l’artificialisation de leurs esprits.  

« Au-delà de l’anthropocène les empereurs biotech et                                                leurs féodalités survivalistes s’écroulent. Arrive le Point-étape bionitique où les transhumains sacrifient leur imagination pour rivaliser de raison avec les artificiels». Miatec 127.43

Persuadé que notre époque et ses effets délétères sont à l’origine des futurs présentés dans les « Miatec », Fant flirte avec l’idée postcausale suivante : les effets engendrent les causes très rarement l’inverse.                                                                                                              

Dans la partie occidentale du Polyvers détaillée dans les messages, Cof s’attarde sur les Salvadors humains peu modifiés, peu artificialisés restés inventifs et de leurs charmantes compagnes les Fabiennes Harmont extrêmement douées et dotées de voix musicales qui pourraient bien être nos descendants les moins trans-déformés.

En Distance 4 point étape 2124 un des Salvadors teste sa dernière invention, le Yac, organisme connecté mais visqueux secrétant de l’imagination synthétique, « la pénurie est telle, ca va faire un tabac ». Subitement l’appareil interfère et mixe des Points-étapes dans plusieurs Distances entre D4 et D13.

Alors que les vaches orbitales de D4 dépriment de plus belle, quatre des Fabienne se retrouvent mélangées. Pire les interférences provoquées par le Yac glutineux ajoutent aux quatre femmes syntonisées l’inorganique Mia Tex en fuite dans le secteur ouest du polivers. Recherchée dans plusieurs Parcours lointains jusqu’en Pétape 2313 comme l’alien à l’origine des fakes news cosmiques, Mia par ses messages mettrait-elle en péril, sans le savoir, la reconquète du temps plié (Livre 6).

En s’exfiltrant de l’esprit de Fabienne D4 agonisante où elle s’était retrouvée enfermée au moment du mélange, Mia lumine de surprise : « Ces êtres sont convaincus de penser ».  Un songe étrange l’étreint : « …?…! », La subite réalité de sa vacuité l’ébranle : « Ne serais-je qu’une question ou bien sa réponse ? » Peut-être plus s’interroge l’inorganique créature en savourant le souvenir suave du corps de Salvador. Dans les méandres du Polyvers et au-delà, elle sait avoir approché la matière qui croit penser, mais pourquoi ?

Cronicortan livre 1. Cof.
À paraitre prochainement.